HISTORIQUE

Histoire d’Osmoy

Ancien Régime

De son histoire la plus ancienne, seuls les écrits d’Alphonse Buhot de Kersers en ont laissé traces :

« Omoy porta le titre de vicomté, évidemment trace de sa qualité ancienne de vicairie. Cette vicomté et la seigneurie étaient inféodées et attachées à un chezal nommé Franc-lieu ou Franc-alleu (affranchi de toute servitude) dont l’assiette finit par être ignorée (…) mais qui semble avoir été primitivement à Omoy même. L’abbaye de Saint-Ambroix conserva le fief et les seigneurs d’Omoy lui portèrent leurs hommages.[6] »

Le premier seigneur d’Osmoy fut Jacquelin Culon qui fit la foi et hommage de la vicomté à Saint-Ambroix en 1501[7]. À sa mort en 1534, lui succéda son frère François qui vendit la seigneurie à Barthélémy de Chavany en 1556, ce dernier devenant ainsi le seigneur d’Osmoy. Louis Raynal cite le Docteur de Chavany parmi les gentilshommes du voisinage[8] de Bourges, défenseur du parti catholique pendant les guerres de religion, et en particulier pendant l’occupation de Bourges par les protestants.

En 1577, la seigneurie est acquise par Alexandre de Ménipénil. Gaspard Thaumas de la Thaumassière nous donne des précisions sur ce grand seigneur dans son Histoire de Berry. On apprend notamment qu’« Alexandre de Meni-Pénil de la garde du roi François 1er » fut naturalisé par lettres du mois de février 1542 et qu’il était issu d’une noble famille d’Écosse[9] La seigneurie reste dans la famille Ménipénil jusqu’à la fin du XVIIe siècle, lorsque la fille de François de Ménipénil apporte la seigneurie d’Osmoy en dot à Renaud Fouchier.

Au XVIIIe siècle, le titre passe aux Perreau, dont le second, Pierre, est également vicomte de Saint-Étienne.

Le titre de seigneur d’Osmoy disparaît en 1789, en même temps que l’absolutisme royal[4].

Révolution française et Empire

La commune d’Osmoy est officiellement créée par lettre patente du roi en date du 14 décembre 1789, en prenant pour assise l’ancienne circonscription territoriale de l’Ancien Régime, mais c’est la loi de 17 février 1800 qui organise juridiquement l’administration communale[10].

La répartition des communes en cantons est très laborieuse. Un premier projet en 1790 prévoit la création du canton de Savigny auquel serait intégré Osmoy, avant qu’en 1801 soit décidée la diminution du nombre de cantons. Osmoy dépend alors du canton de Levet, avant d’être finalement rattachée à celui de Baugy par la loi du 4 février 1922.

La première municipalité est élue en 1790, avec à sa tête le maire Marcel Roblet. À la deuxième élection en 1791, il est remplacé par François Roblet mais reprend ses fonctions en 1792.

Les registres d’état civil, désormais sous la responsabilité des communes et non plus des paroisses, sont tenus par l’abbé Préverault, qui occupe alors les fonctions de curé de la paroisse d’Osmoy, de conseiller général de la commune et d’officier public[7].

 

 

Église et cimetière

Osmoy est une commune sans église, celle-ci ayant été vendue après la Révolution et démolie par la suite. Elle ne fut jamais reconstruite. Cette église était située sur la place de l’actuel bourg du village. L’ancienne cure (logis du curé) existe encore et fait partie des bâtiments de l’exploitation agricole située dans le bourg[7].

La destruction de l’église d’Osmoy s’inscrit dans la période très troublée qui suivit la Révolution française, lorsque la liberté de culte fut supprimée. Sous le régime de la Terreur (1792-1794), la répression contre le clergé entraîne des persécutions, même dans une petite commune comme Osmoy, et les prêtres en sont réduits à se cacher pour officier. Les registres des délibérations du conseil municipal nous offrent des précisions, notamment sur le démantèlement de l’église de la commune. En effet, on y apprend qu’en 1793, une cloche de l’église est « conduite à La Charité » pour y être fondue, l’armée ayant besoin de canons et d’artillerie. Le 1er décembre 1794, c’est l’inventaire des argenteries et ornements qui se trouvent dans l’église qui figure dans les registres.

Une ordonnance datée du 6 ventôse an II (24 février 1794) prise par le représentant du peuple dans le département du Cher, enjoignait à l’agent national du district de Bourges de « faire disparaître dans les plus brefs délais les signes extérieurs du culte catholique qui peuvent encore exister dans cette commune ». Le 12 août 1794, le district de Bourges envoie trois couvreurs pour démonter le reste du clocher de l’église, puis suivra le démontage et la vente de la charpente et du mobilier[10].

Le dernier document d’archives prouvant la présence de l’abbé Préverault, curé d’Osmoy depuis de longues années, est un acte de décès daté du 27 novembre 1793.

L’église d’Osmoy est vendue le 20 juillet 1805, à l’exception du cimetière, et fut très certainement démolie peu après.

Après le Concordat conclu en 1801 entre Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul, et le Pape Pie VII, Mgr de Mercy, archevêque de Bourges, décide le rattachement pour l’exercice du culte de la paroisse d’Osmoy à celle de Moulins-sur-Yèvre.

Comme pour l’exercice du culte, le cimetière d’Osmoy sera plus tard rattaché à celui de Moulins-sur-Yèvre. En effet, se référant à une loi du 11 juin 1804 ordonnant la translation des cimetières hors de l’enceinte des communes, monsieur Méalin, alors propriétaire du château d’Osmoy, propose en 1818 de fournir gratuitement un terrain nécessaire à l’établissement d’un nouveau cimetière, en échange du terrain du cimetière désaffecté. Après divers échanges, le conseil municipal décide de refuser cette offre, arguant que l’intéressé n’agit pas dans l’intérêt de la collectivité mais dans son intérêt propre. À la suite de cette décision, le conseil municipal d’Osmoy vote une délibération en date du 11 mai 1819 tendant à réunir en un cimetière celui d’Osmoy et celui de Moulins-sur-Yèvre[7].

En 1834, la commune d’Osmoy accepte de participer aux frais de translation du cimetière de Moulins (devenu trop étroit), qu’elle utilise, sous diverses conditions, et notamment que la commune de Moulins répare le chemin entre les deux communes, ce qui lui incombe :

Dans le cas où le chemin ne serait pas rendu praticable par la commune de Moulins, la commune d’Osmoy se verra forcée non seulement de refuser ce qui lui est demandé pour la translation du cimetière, mais encore de solliciter sa séparation tant pour le culte que pour l’instruction des enfants

. En 1841, Osmoy accepte une contribution pour le cimetière de Moulins[4] .

 

 

 Époque contemporaine

Au début du XXe siècle, la commune est amputée de plus de 900 hectares au moment de la création du champ de tir du polygone (DGA Techniques terrestres), dédié aux essais militaires.

Pendant très longtemps, la commune d’Osmoy n’a pas eu de Mairie sur son sol. Les réunions du conseil municipal se tenaient au domicile du maire, même quand celui-ci habitait Bourges, jusqu’en 1890, année d’achèvement des travaux de sa construction dans le bourg de la commune.

Initialement, le projet — établi dès 1842 — ne devait pas comporter d’école. En effet, le conseil municipal bien que reconnaissant que le chemin emprunté par les enfants pour se rendre aux écoles de Moulins était « impraticable les deux tiers de l’année » faute d’entretien par la commune voisine, mettait en avant les faibles ressources de la commune et l’impossibilité pour elle d’entretenir un instituteur, jugeant dès lors la construction d’une telle structure « inutile ». L’éducation des plus jeunes était assurée à Moulins-sur-Yèvre[7].

Ce n’est qu’en 1877 que le projet de création d’une école est adopté. Le maire de l’époque, Jean-Baptiste Brunet, expose dans les délibérations du conseil :

Il est regrettable de voir trente enfants de la commune obligés de faire des courses au-dessus de leur force pour recevoir l’instruction dans les écoles des communes voisines. Si à ce nombre de trente enfants on ajoutait celui des enfants qui ne reçoivent aucune instruction pour les mêmes causes d’éloignement, on arriverait vite à un chiffre très raisonnable, si celui de trente enfants précité n’était pas déjà une raison valable pour demander la création d’une école mixte.

À partir de cette date, les projets de construction de la mairie sont remis à plat afin d’y inclure la création d’une école mixte, dont les plans sont définitivement adoptés en 1884. Le bâtiment comportant la mairie et l’école mixte attenante est achevé en 1890.

L’école communale d’Osmoy, tout comme celle de Moulins-sur-Yèvre, fermera ses portes en 1970, quand la nouvelle école communale mixte (maternelle et primaire) sera rattachée à celle de l’OMPN. Les enfants d’Osmoy, puis des environs, iront à l’école dans les locaux de l’orphelinat de la Police qui fermera en 2000, à l’époque du choix d’un nouveau site pour l’implantation du lycée agricole de Bourges (l’Orphelinat d’Osmoy étant un site possible avant que le domaine du Sollier sur la commune du Subdray ne lui soit préféré). Depuis, les enfants d’Osmoy vont à l’école primaire de Saint-Germain-du-Puy ou de Savigny-en-Septaine[7].

Les Maires à OSMOY

1880 – 1884         Jean Baptiste BRUNET

1884 – 1886         Pierre GOIN

1886 – 1892         Jean Baptiste BRUNET

1892 – 1898         Pierre PILLET

1898 – 1904         Pierre GOIN

1904 – 1908         Aimé BRUNET

1908 – 1919         Louis Abel GOIN

1919 – 1929         Aimé BRUNET

1929 – 1941         Louis BOURET

1941 – 1945         Eugène GIRAUDON

1945 – 1971         Pierre BRUNET

1971 – 1977         Lucien LEBLANC

1977 – 1983         Jean CLAVIER

1983 – 1989         Claude LEFEBVRE

1989 – 1995         Aimé GIRAUDON

1995 – 2008         Jean Pierre HAMONOU

2008 – 20             Bernard JACQUEMIN